Hominal/Öhrn

HOMINAL/ÖHRN

THÉÂTRE VIDY-LAUSANNE
danse/performance | durée estimée : 2h
Tarif S (hors tarifs préférentiels)
déconseillé aux moins de 18 ans
Mercredi 14.03, 20:00
Jeudi 15.03, 21:00
Vendredi 16.03, 22:00
Samedi 17.03, 19:00
Dimanche 18.03, 15:00
Jeudi 22.03, 19:00
Vendredi 23.03, 22:00
Samedi 24.03, 19:00
Dimanche 25.03, 15:00
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Pour sa nouvelle création, Marie-Caroline Hominal, chorégraphe, danseuse et performeuse, inverse la relation entre le chorégraphe et son interprète. Elle a choisi celui qui la dirigera : Markus Öhrn, figure inspirée de la scène artistique européenne dont les spectacles dénoncent avec véhémence l’emprise occidentale du patriarcat sur les êtres et les corps. Ainsi l’auteure du spectacle, Hominal, se soumet volontairement à l’autorité du metteur en scène, Öhrn.

Pour Marie-Caroline Hominal, la danse est le lieu des transformations : elle s’intéresse à la métamorphose des corps qui conduisent la modification du regard du spectateur. Elle met en scène des êtres nocturnes, évoluant dans cet entre-deux des nuits sans fin, entre intimité et artifice, manipulation et lâcher-prise. La danse est ici l’autre nom de l’identité flottante entre intériorité et fantasmes. De leur côté, les spectacles de Markus Öhrn convoquent un grotesque cruel qui surjoue avec perte et fracas l’oppression inhérente aux situations familiales perverses. Le jeu, la scénographie comme la musique y subissent une déformation brutale qui tient du cauchemar tout en explicitant les structures et logiques de la domination.

Dans HOMINAL/ÖHRN, les deux artistes confondent leurs univers artistiques. Dans le contrat passé ensemble, Marie-Caroline Hominal demande à Markus Öhrn de ne respecter qu’une seule clause : que cela soit un solo avec elle.

Or cette relation d’un homme qui décide du devenir d’une femme, Markus Öhrn la connaît. Elle a marqué la vie de sa grand-mère, décédée il y a quelques années. Celle-ci a vécu dans un village du nord de la Suède et sous le joug du grand-père, patriarche sévère et intraitable. Elle fut une bonne mère, une bonne épouse et une bonne chrétienne, respectant règles sociales et ordres de son mari. Peu de temps avant son décès, Markus Öhrn lui demanda ce qu’elle ferait si elle pouvait recommencer sa vie, et elle lui répondit, contre toute attente, qu’elle serait plus destructrice et suivrait davantage ses désirs.

Markus Öhrn fait de Marie-Caroline Hominal la réincarnation lazaréenne de sa grand-mère, apparaissant sur scène grâce aux masques du théâtre et avec une vitalité transgressive. Le théâtre est ici ce par quoi l’ordre est nié pour libérer désirs et vitalité.

Le plasticien et metteur en scène suédois lie cette réincarnation phantasmatique aux relations entre féminisme et satanisme depuis le XIXe siècle. Cette tradition se base sur une relecture de la Genèse : le serpent apporte à Eve un fruit de l’arbre de la connaissance, et Eve est punie par Dieu de l’avoir accepté; elle est punie d’avoir eu accès à la connaissance. Pour ces féministes, Dieu représente ainsi l’ordre patriarcal qui interdit à la femme toute connaissance et toute autonomie, quand le serpent — et celui qu’il représente, Lucifer — devient le symbole de l’émancipation des femmes. Ce lien entre féminisme et satanisme se retrouve dans le spectacle avec la lecture finale du poème La Genèse profane de Renée Vivien (1877-1909), poète lesbienne et féministe dont les textes expriment les désirs librement vécus. Central dans HOMINAL/ÖHRN, il est ce qui rapproche la nouvelle puissance de la grand-mère réincarnée, le contrat initial retourné par une interprète qui s’empare de l’énergie du plateau et d’évidents échos dans l’actualité.

Plus d’informations

Concept:
Marie-Caroline Hominal
Mise en scène:
Markus Öhrn
Directeur technique, son et graphisme:
Damiano Bagli
Masques:
Tilda Lovell
Avec:
Marie-Caroline Hominal
Markus Öhrn

Production:
Mademoiselle MCH association, Genève – Théâtre Vidy-Lausanne

Coproduction:
TU – Théâtre de l’Usine, Genève

Avec le soutien de:
Loterie Romande – Fondation Nestlé pour l’Art

MadMoiselle MCH est subventionnée par la Ville de Genève et le Canton de Genève et soutenu par Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture

Remerciements:
Institutet (SWE), Motus (ITA), Kamous Niemi, Lasse Niemi, Roby Carruba, Janyves Coic, Bruno Dani, Mathieu Dorsaz, Christophe Glanzmann, Rosi Morilla