Milo Rau/Schauspielhaus Zürich/Theater Hora

Les 120 Journées de Sodome
inspiré par Pasolini et Sade

Proposition de Vidy
présentée à l’Arsenic
théâtre / ~ 2h / Interdit aux moins de 18 ans
allemand (surtitré fr et en)
Tarif M (hors tarifs préférentiels)
Samedi 01.04, 17:30
Dimanche 02.04, 14:30
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Associé au Schauspielhaus de Zurich et au Theater Hora, célèbre compagnie d’acteurs handicapés, Milo Rau actualise Sade et Pasolini pour interroger la société et l’art contemporains et leur manière de confondre recherche du plaisir et peur du déclin, normalisation forcenée et goût pour le scandale.

Peut-on porter au théâtre le film le plus dérangeant de l’histoire du cinéma avec des comédiens en situation de handicap ? Avec Les 120 Journées de Sodome, pièce créée avec la Schauspielhaus de Zurich et en association avec le Theater HORA, compagnie qui a mis sur le devant des scènes internationales les handicaps de sa troupe et s’est vue décerner en 2016 le Grand prix suisse de théâtre, Milo Rau poursuit son travail initié dans Five Easy Pieces, au programme du Berliner Theatertreffen 2017 parmi les « dix mises en scènes les plus remarquables ». Five Easy Pieces, qui a déjà été jouée dans 10 pays et censurée dans de nombreux théâtres, a en effet déclenché un vaste débat sur les limites de l’art et le pouvoir du théâtre, en donnant à voir des enfants représentant les crimes du pédophile Marc Dutroux.

Avec Les 120 Journées de Sodome, Milo Rau poursuit ses recherches sur les limites du supportable et du représentable en s’inspirant cette fois de Salò ou les 120 Journées de Sodome, le film de Pier Paolo Pasolini qui fit scandale. Dans la république alpine, Salò – le dernier bastion d’un gouvernement fasciste – de jeunes hommes et de jeunes femmes sont enlevés et séquestrés par quatre hauts représentants de ce régime à la dérive. Essuyant abus et humiliations, les jeunes otages sont obligés de se plier à une série de rituels sadiques avant d’être torturés à mort dans une débauche de violence. Le dernier film que Pier Paolo Pasolini a réalisé avant son assassinat reprend les écrits du marquis de Sade, dont le récit explicite de scènes de domination sexuelle se voulait une représentation diagnostique de la société malade qu’était celle du XVIIIe siècle finissant. L’adaptation par Pasolini a souvent été lue comme la critique d’une forme de domination – celle du régime fasciste, mais aussi celle qui continue à s’exercer à travers des mécanismes répressifs : la société de consommation moderne, avec sa normalisation de l’excès et le perfectionnement des hommes et des femmes.

Dans sa mise en scène, Milo Rau associe librement le matériel pasolinien et sadien et les ancre dans le présent – une société féodale postmoderne tiraillée entre sa quête de plaisir et sa peur du déclin, le délire normalisateur et le goût petit-bourgeois pour le scandale. Ce travail soulève des questions de fond qui touchent autant à la société qu’à l’art : qu’est-ce que le pouvoir, qu’est-ce que le voyeurisme ? Qu’en est-il de la dignité de la vie ? Qu’est-ce que qu’être normal ou anormal ? Où s’arrête la douleur – et où commence la délivrance ?

 

Plus d’informations

Texte et mise en scène:
Milo Rau
Scénographie et costumes:
Anton Lukas
Vidéo:
Kevin Graber
Lumière:
Christoph Kunz
Dramaturgie:
Gwendolyne Melchinger
Recherche et collaboration dramaturgique:
Rolf Bossart
Mirjam Knapp
Assistanat mise en scène:
Manon Pfrunder
Direction artistique Theater Hora:
Michael Elber
Nele Jahnke (remplaçante)
Pédagogie théâtrale:
Anne Britting
Surtires français et anglais:
Dòra Kapusta.
Avec:
Noha Badir
Remo Beuggert
Gianni Blumer
Matthias Brücker
Nikolai Gralak
Matthias Grandjean
Julia Häusermann
Sara Hess
Robert Hunger-Bühler
Dagna Litzenberger Vinet
Michael Neuenschwander
Matthias Neukirch
Tiziana Pagliaro
Nora Tosconi
Fabienne Villiger

Production:
Schauspielhaus Zürich – Theater Hora

Et aussi à Zürich:
IntegrART Colloque 2017
Tanzhaus et Gessnerallee
du 29 et 30 mars
www.integrart.ch
Télécharger le programme complet (PDF)